Looking to the Future
Centre Age of Union
L’exposition regarde vers l’avenir reconnaissant la valeur des systèmes du savoir autochtone étant la voie vers un avenir équilibré écologiquement. La langue et la culture Inuit nous éclairent sur notre relation avec la terre et sur comment nous devons traiter la terre. L’artiste émergente Inuk Katherine Takpannie incarne cet avenir en racontant son histoire à travers la photographie. Son histoire est familière à de nombreux peuples autochtones, et les canadiens commencent à la connaître, à la comprendre et à y être sensible. Au multiples facettes, le parcours de Takpannieévoque les traumatismes intergénérationnels, la pauvreté, la toxicomanie, la santé mentale, le placement en famille d’accueil et le simple fait d’être une femme autochtone sur l’île de la Tortue à notre époque. Il aborde également le pouvoir de la réappropriation de sa culture, et ce, d’une manière saine, bienveillante et active. L’artiste s’épanouit plus qu’elle ne survit. La culture Inuitest née de la terre avec des générations de connaissances inscrites dans chaque histoire.
Takpannie cherche à révéler sa vision du monde Inuit, à raconter l’histoire de son peuple et de son territoire à travers les magnifiques paysages du Nord, les histoires culturelles, les liens émotionnels, les portraits et les expériences.
Dans les œuvres exposées, je vois les liens entre son expérience et celle de la Terre. La Terre-Mère et les femmes ne font qu’un, les donneuses de vie. Il est de notre devoir de respecter nos relations avec elle, d’être de bons gardiens et d’en prendre soin.
Ce que nous faisons à la terre, nous le faisons à nous-mêmes. Les œuvres évoquent la tranquillité du Nord, une terre austère, mais vivante, où l’eau, la glace et le roc façonnent la terre et l’imaginaire de ses habitants. Le Nord est l’un des endroits les plus vulnérables de la planète en raison des changements climatiques. Les Inuit nous préviennent depuis des années que l’environnement est en train de changer d’une façon qui bouleversera à jamais notre mode de vie.
La maltraitance active de l’environnement reflète la maltraitance des femmes.
« L’ONU sur l’environnement estime que 80 % des personnes déplacées à cause des changements climatiques sont des femmes. Quand des femmes sont déplacées, elles sont davantage exposées à la violence, y compris à la violence sexuelle », a déclaré Michelle Bachelet, la haute-commissaire des Nations Unies aux droits de l’Homme (2022).
Pour les femmes autochtones de l’île de la Tortue, les déplacements sont nombreux et la menace est d’une violence alarmante et très présente. Cette réalité se manifeste également dans la récente montée de sentiments transphobes et queerphobes qui témoigne de la destruction de tout ce qui est féminin. Regardant vers l’avenir, les œuvres de l’artiste témoignent de son profond respect envers la Terre, de par l’animation d’histoires Inuit avec son corps, la représentation de la la vie quotidienne et de portraits intimes de militantes et militants pour le climat tels qu’Autumn Peltier.
Autumn est Anichinabée de la Première Nation de Wiikwemkoong. Commissaire en chef des eaux de la nation anichinabée, elle est reconnue mondialement pour son militantisme en faveur du droit à l’eau. Les portraits de Takpannie sont à la fois intimes, puissants et tendres. Une révérence se dégage de ces images, un lien évident entre nous et l’eau, cet élément qui donne la vie. Les photographies démontrent la nécessité pour chacun et chacune d’entre nous de prendre conscience de notre relation avec nibi (l’eau), d’honorer, d’offrir et de maintenir l’équilibre pour notre bien-être collectif.
Age of Union est fière de présenter le travail de Katherine Takpannie, dont la vision, les action et la pratique artistique sont des leçons pour nous tous. La terre et l’art de Takpannie nous montrent la voie à suivre, si nous les écoutons.
Commissaire Adrian Stimson