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De Trinité à Bornéo, ces gardes forestiers sont aux premières lignes du travail de conservation

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Cette semaine, Age of Union accueille des gardes forestiers du Pérou, de l’Indonésie et de Trinité pour en savoir plus sur leurs expériences à l’avant-garde des efforts de conservation environnementale.

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Si les initiatives environnementales sont souvent mesurées en termes de conservation des terres, de protection des espèces et de démarches de développement durable, on n’accorde généralement que peu d’attention aux acteurs du changement qui sont à l’origine de ces efforts. Au cours de sa première année d’existence, Age of Union a investi dans dix projets en cours visant à préserver les écosystèmes et les espèces menacés de la planète. Aussi divers que soient ces projets en termes de situation géographique, d’approche environnementale et d’objectifs principaux, ce que la plupart des projets ont en commun, c’est une équipe dévouée de gardes forestiers qui travaillent sur le terrain pour apporter des changements positifs.

Les programmes des gardes forestiers sont difficiles à mettre en œuvre, car ils nécessitent une adaptation constante aux réalités environnementales et sociales en jeu, mais en revanche, ils offrent la possibilité de mobiliser les membres des communautés locales autour d’initiatives environnementales importantes.

Cette semaine, nous sommes fiers de mettre en lumière le travail des gardes forestiers de nos projets partenaires au Pérou (Junglekeepers), en Indonésie (Kalaweit) et à Trinité (Nature Seekers) afin de faire connaître leur vécu en première ligne du mouvement pour la conservation de la nature.

Junglekeepers

Junglekeepers est une organisation à but non lucratif qui se consacre à la protection de la biodiversité tropicale menacée le long de la rivière Las Piedras, dans la région Madre de Dios de l’Amazonie péruvienne, qui revêt une importance vitale. En 2021, Age of Union et Junglekeepers ont conjugué leurs efforts pour protéger et développer le sanctuaire amazonien de Las Piedras d’une superficie de 45 000 hectares. 

Au cœur du travail de Junglekeepers se trouve son programme de gardes forestiers, qui embauche des résidents locaux et autochtones, certains d’entre eux ayant déjà travaillé comme bûcherons dans la région qu’ils protègent aujourd’hui. En tant que gardes forestiers, ils sont chargés de patrouiller sur le terrain, de signaler toute activité illégale sur place et de surveiller la faune afin d’enrichir les données scientifiques de la région. Ils s’appuient sur diverses plateformes technologiques axées sur la conservation, telles que le Smart Program et le Global Forest Watch, pour mener à bien la plupart de ces activités.

 

« Il est très important d’avoir des personnes originaires de la région qui peuvent représenter le travail des gardes forestiers et parler de l’importance de protéger leur terre pour les générations futures », explique Dina Tsouluhas, qui dirige le programme des gardes forestiers de Junglekeepers et qui s’est donné pour mission d’embaucher davantage de femmes dans l’équipe.

« L’une de mes expériences les plus mémorables [en tant que garde forestière] a été de participer au programme d’éducation environnementale pour les enfants de ma communauté et de partager les informations que j’ai apprises en tant que garde forestière pour protéger la jungle », explique Kira Ena Shauhuana Pinedo. Âgée de 19 ans, elle fait partie de la communauté autochtone de Puerto Nuevo et a rejoint le programme de gardes forestiers de Junglekeepers pour en savoir plus sur la conservation et servir de modèle à sa communauté.

Après avoir travaillé dans l’exploitation forestière, Llasmani Benjazan Quio Trigoso a pris conscience des moyens d’existence durables qui peuvent contribuer à la protection de la forêt tropicale amazonienne. Grâce à son travail dans le cadre du programme, l’homme de 39 ans défend aujourd’hui l’importance de trouver des moyens de subsistance respectueux de l’environnement

« J’ai appris qu’il existe d’autres solutions et que l’on peut trouver un travail qui aide la jungle au lieu de la détruire », a dit M. Trigoso.

Kalaweit

De l’autre côté du Pacifique, un peu plus au nord, se trouve un projet de conservation tout à fait différent : Kalaweit. En 2021, Age of Union a fait équipe avec l’association Kalaweit pour acquérir et protéger la forêt Dulan contre les activités de production d’huile de palme et d’extraction de charbon. La région est un pôle de biodiversité et abrite de nombreuses espèces, notamment les gibbons à barbe blanche, les langurs, les ours malais, les panthères nébuleuses, les nasiques. 

Les gardes forestiers de Kalaweit, dont beaucoup sont originaires du village voisin de Butong et dont certains ont déjà travaillé pour l’industrie de l’huile de palme, jouent un rôle crucial dans la protection de la forêt. Ils effectuent des tâches telles que les patrouilles, la surveillance de la faune et de la flore et la mesure des parcelles de terrain en vue d’une future titrisation des terres.

« Ils sont les gardiens des animaux et des arbres, explique Chanee, le fondateur de Kalaweit. Ils assurent également la liaison entre le village voisin et Kalaweit, et sont les messagers qui aident au mieux les intérêts de chacun ».

De nombreux gardes forestiers nous ont parlé du lien entre leur travail actuel et son incidence sur les générations futures. « Je suis très fier d’être devenu garde forestier, car c’est moi qui veille sur ma terre natale afin que la forêt puisse être vue par les descendants de mes enfants et petits-enfants, explique Rindin. P, un garde forestier de 44 ans venant de Butong. Je suis fier que [Kalaweit] ait aidé les habitants de Butong, tant sur le plan financier que physique. »

« Je suis très fier de pouvoir protéger les forêts et les animaux pour que mes enfants et mes petits-enfants puissent les voir plus tard », a opiné Pak Kadi, un garde forestier de 43 ans qui travaillait auparavant dans l’usine d’huile de palme située de l’autre côté de la rivière. Il a également ajouté que son travail de garde forestier lui avait permis de rencontrer des touristes et des visiteurs venus des quatre coins du monde.

Nature Seekers

À des kilomètres de là, cette fois dans l’île antillaise de la Trinité, l’organisation à but non lucratif Nature Seekers s’efforce de protéger les tortues de mer et de sauvegarder leurs lieux de nidification vitaux le long de la côte nord-est du pays. L’année dernière, Age of Union a fièrement pris un engagement de cinq ans pour soutenir les efforts de l’organisation en faveur de la protection de cette espèce menacée.

Comme pour Junglekeepers et Kalaweit, le programme des gardes forestiers de Nature Seekers est, à bien des égards, l’épine dorsale de son initiative de conservation. Les rangers, qui viennent principalement du village local de Matura et ont assisté à sa transformation d’une communauté de braconniers en une communauté de défenseurs de l’environnement, sont chargés de patrouiller sur de vastes étendues de la plage. Ensemble, ils mesurent et marquent les tortues, aidant ainsi les femelles à pondre leurs œufs pendant la saison de nidification.

« Les gardes forestiers doivent s’engager corps et âme pour cette cause, explique Suzan Lakhan Baptiste, directrice générale de Nature Seekers. Ils doivent recevoir une formation adéquate pour apprendre à manipuler l’animal, à placer les marques, à comprendre l’animal et à établir un lien avec lui… La collecte de données par les gardes forestiers est très importante pour le statut de la tortue de mer au niveau international. »

Christopher Mitchell, l’un des membres fondateurs de Nature Seekers qui travaille encore aujourd’hui comme garde forestier, incarne cet engagement à travers son parcours personnel. « Lorsque j’étais jeune et que je me promenais sur la plage de Matura, je chevauchais moi aussi des tortues, explique-t-il. Après m’être impliqué davantage dans la protection des tortues, j’ai réalisé qu’au lieu de les tuer, on pouvait gagner de l’argent en les protégeant. Lorsque nous avons commencé à éduquer les braconniers, nous avons assisté à une transformation de toute la région. »

 

Mais comme peut en témoigner Richard Villafana, l’un des plus anciens membres de Nature Seekers, le travail d’un garde forestier comporte sa part de difficultés,. Au cours de ses 33 années d’expérience, il a dû faire face à des défis physiques et à la difficile tâche d’affronter les braconniers. Malgré ces obstacles, Richard Villafana reste déterminé à protéger la tortue luth. Il est conscient de l’importance que revêt la tortue luth dans l’écosystème et des conséquences désastreuses que son déclin pourrait avoir pour l’homme.

« Les tortues nous protègent, nous aussi, précise-t-il. Beaucoup de tortues de mer se nourrissent de méduses, qui sont dangereuses pour nous, et ce faisant, elles maintiennent l’équilibre de la population de méduses. Si nous détruisons les tortues, c’est comme si nous nous détruisions nous-mêmes. Tant que ces tortues viendront sur terre, je serai là pour les sauver. »

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