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Pourquoi la protection de l’écosystème du Congo est bénéfique pour les collectivités et la planète

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Dans la République démocratique du Congo, cette initiative prouve que les efforts nationaux de conservation et les communautés locales peuvent coopérer pour protéger à la fois les réserves naturelles et les modes de vie traditionnels.

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S’étendant sur plus de six pays de l’Afrique centrale, la forêt du bassin du Congo est le deuxième plus grand massif forestier tropical après l’Amazonie. Principalement située dans la République démocratique du Congo, elle s’étend sur une superficie approximative de 1,6 million de km² et représente plus d’un quart de la forêt tropicale restante dans le monde.

«Tout le monde connaît la forêt amazonienne, mais ce n’est pas le cas pour la forêt du bassin du Congo. Elle est méconnue, mais c’est l’une des forêts les plus importantes que nous devons protéger» explique Mariette Raina, coordinatrice de projets pour Age of Union.

Le bassin du Congo, connu comme le «poumon de l’Afrique», est le plus grand puits de carbone au monde, absorbant plus de dioxyde de carbone de l’atmosphère que l’Amazonie. Sa protection est essentielle, car il joue un rôle vital dans le ralentissement des changements climatiques à l’échelle mondiale.

Le massif forestier tropical est un écosystème diversifié qui fournit des denrées alimentaires, de l’eau, des abris et des médicaments aux communautés locales et autochtones. Il abrite également diverses espèces sauvages menacées, notamment les éléphants de forêts, les chimpanzés et les gorilles des plaines et des montagnes. La moitié de la population de gorilles du parc national de Kahuzi-Biega, dans le bassin du Congo, a été massacrée par les rebelles, les braconniers et les mineurs illégaux.

Des facteurs tels que la dégradation de l’environnement et le dérèglement climatique menacent la forêt de déforestation, de morcellement forestier et de perte d’écosystèmes.

Depuis 2020, Age of Union collabore avec la Forest Health Alliance et Strong Roots Congo pour protéger la forêt et créer la connectivité de l’habitat pour les espèces menacées en établissant et en préservant un corridor faunique, qui agit également comme un bouclier climatique.

Ce partenariat cible l’expansion du corridor, nommé le corridor Kahuzi-Biega-Itombwe, pour protéger les grands singes, et vise à confier la gestion et la conservation des terres aux communautés autochtones qui ont été longtemps lésées par les initiatives de conservation précédentes.

Tensions entre la protection des réserves naturelles et la préservation des modes de vie communautaires

Dans les années 80, les Pygmées du Congo, des chasseurs-cueilleurs nomades, ont été expulsés de leurs villages dans le bassin du Congo et contraints de se relocaliser sans aucune assistance lorsque le gouvernement et des organisations internationales de protection de la nature ont créé une réserve naturelle, délimitant 15000 kilomètres carrés et interdisant toute activité humaine, y compris la chasse et la recherche de plantes médicinales traditionnelles.

Depuis, de nombreux efforts similaires visant à protéger les forêts du Congo ont entraîné le déplacement continu des membres des communautés vivant dans les zones d’intérêt et aux alentours, ce qui a donné lieu à des affrontements violents et meurtriers. Des rapports indiquent que des attaques soutenues par l’État au nom de la conservation des réserves naturelles au Congo ont inclus des incendies criminels, des violences sexuelles et des meurtres d’autochtones pour les expulser de leurs terres ancestrales.

«Pendant trop longtemps, la perception des communautés à l’égard de la conservation et des parcs nationaux a été largement négative, compte tenu de l’histoire du colonialisme et des déplacements de population exacerbés par le système des parcs nationaux», a fait observer Mariette Raina.

Les partenariats pavent la voie aux changements durables

Pour tenter de renverser cette dynamique, l’Institut congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN), l’agence nationale de conservation de la RDC qui gère la totalité des parcs nationaux, a rencontré les membres de la communauté de Bakisi pour discuter, documenter et délimiter les frontières entre le parc national de Kahuzi-Biega et les forêts de la communauté.

En 2022, des titres fonciers ont été remis à diverses communautés pour la première fois dans l’histoire de la région, reconnaissant ainsi les territoires des communautés et les protégeant contre l’expulsion de leurs terres.

Leurs efforts de coopération impliquent de rétablir la relation entre les communautés locales et l’autorité nationale en matière de conservation et ouvrent la voie à une collaboration continue pour protéger la forêt et reconnaître les droits fonciers des communautés. 

«Les titres fonciers des concessions forestières des communautés locales sont extrêmement importants, car ils sont perpétuels. Le gouvernement ne peut plus attribuer un autre titre à ces terres comme l’exploitation minière ou forestière», a expliqué Dominique Bikaba, directeur général de Strong Roots Congo.

L’exploitation minière est une industrie prédominante en RDC qui fournit environ 70 % du cobalt mondial, utilisé dans les ordinateurs portables, les téléphones et les véhicules électriques. Les sociétés minières ont déjà empiété sur des terres et des forêts communautaires, sans consulter les membres de la communauté comme le prévoient les lois nationales. En outre, des études montrent que les communautés s’opposent fréquemment aux sociétés minières multinationales sur des questions telles que l’utilisation des terres, la relocalisation, la pollution de l’environnement, la perte des moyens de subsistance et les violations des droits humains.

«La délivrance des titres fonciers est une étape très importante du processus, mais ce n’est qu’un début, a poursuivi Dominique Bikaba. Il faut maintenant mettre en place une gestion durable de ces espaces forestiers.»

Crédits

Matt Brunette

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